Banderoles de cèdre & de foin d’odeur, Les Spirales, La ceinture de Doreen 

Banderoles de cèdre et de foin d’odeur

Ces longues banderoles affichent des collages numériques de photographies de piquants de porc-épic. Ce sont des images inspirées notamment des ceintures fléchées tissées par ma chère amie décédée, Doreen Page. 

Pour témoigner de son héritage métis, mon arrière-grand-père arborait une ceinture fléchée. Ma sœur et moi la portions à l’école secondaire. Notre mère nous avait implorées de conserver précieusement cette ceinture. À notre plus grand regret, nous l’avons perdue. 

Avant le perlage, les Autochtones utilisaient des piquants de porc-épic pour décorer vêtements et accessoires. Ces banderoles représentent le cèdre et le foin d’odeur, deux de nos quatre médecines sacrées. Elles rendent hommage à notre confiance traditionnelle en la nature pour nous ressourcer, nous guider et guérir. La « sylvothérapie » est très à la mode de nos jours. Autrefois, on appelait cela « marcher en forêt » ou « arpenter notre terre ».


La ceinture de Doreen 

Cette ceinture fléchée a été tissée par ma chère amie Doreen Page, aujourd’hui décédée. Contrairement à l’offre commerciale, Doreen pratiquait un style marqué par une bande centrale aux couleurs et motifs variés et par des bords effilochés. C’est là la marque d’une artisane expérimentée. 

Ce serait en imitant la technique du tricot aux doigts pratiquée par les Autochtones que les colons arrivés dans la soi-disant Nouvelle-France auraient appris à fabriquer à la main des ceintures en laine. Ces accessoires aux usages multiples devinrent un emblème de l’identité des Québécois, Métis et coureurs des bois. Leur production commerciale a débuté à L’Assomption au Québec, d’où l’appellation « ceinture L’Assomption ».


À propos des spirales 

Ces spirales entre les bannières reproduisent les motifs de stomates de plantes photographiés au microscopique électronique par Robert Dash, célèbre environnementaliste, photographe et pédagogue de l’État de Washington. 

Les stomates sont des orifices sur le dessous des feuilles. Tout en captant du dioxyde de carbone, ils libèrent de l’oxygène et des composés organiques volatils (COV). Certains de ces composés phytochimiques, familièrement appelés « vitamine N », procurent une sensation de bien-être en leur présence. 

(Les amateurs de cannabis apprécieront le fait que, contrairement aux COV émis dans la nature, ceux provenant de la culture de la mari en milieu urbain, particulièrement les terpènes, s’unissent aux polluants des véhicules et à la lumière du soleil pour aggraver le smog des villes.) Les micrographies réalisées par Robert Dash m’ont fait penser à la mousse – la plus ancienne plante sur Terre – et m’ont rappelé les COV tourbillonnant dans les mousseuses forêts de cèdres de la côte du Pacifique. J’ai représenté ces COV à l’aide de spirales animées par des micromoteurs. Le tout forme une façon parfaite de célébrer deux végétaux cohabitant depuis des millénaires.


Un grand merci à mon amie et voisine Ann Hillyer pour avoir découpé et bordé les bannières.

Crédit photo : Lina Samoukova

Vidéo par Lina Samoukova


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